by Caroline
L’ être humain dispose d’aptitudes cérébrales de haut niveau, notamment parce qu’il a un « gros » cerveau dont les couches externes, que l’on nomme néocortex, sont très développées et plissées, et ce parce qu’elles contiennent une multitude de neurones.
Mais comment en est-on arrivé là ?
De nombreux facteurs externes et internes sont intervenus au cours de l’évolution, mais Lei Xing, de l’institut Max-Planck, en Allemagne, et ses collègues viennent d’en identifier un nouveau, et pas des moindres : la sérotonine, le « neurotransmetteur du bonheur », qui intervient dans la satisfaction, la confiance en soi et l’optimisme, est en grande partie responsable de la taille du cerveau...
Au cours du développement fœtal et embryonnaire, in utero, les neurones apparaissent progressivement car des cellules souches particulières, les cellules progénitrices neuronales, situées dans la zone sous-ventriculaire du cerveau, se multiplient intensément, migrent puis se différencient en neurones – c’est la neurogenèse. Plus les progéniteurs se divisent, plus il y aura de neurones, et plus le cerveau sera gros. Les chercheurs se sont intéressés à la sérotonine car, dès les premiers stades du développement, elle est produite par le placenta, baignant ainsi le néocortex des mammifères.
Ainsi, Xing et ses collègues ont montré, pour la première fois, que la sérotonine est effectivement un facteur de croissance des progéniteurs neuronaux de furets et d’êtres humains, mais pas de ceux des souris.
Pourquoi ? Parce que les effets de la sérotonine sur la multiplication des cellules souches passent par sa fixation sur l’un de ses récepteurs spécifiques, le récepteur sérotoninergique 2A. Or le néocortex embryonnaire des souris ne présente pas encore ce récepteur, contrairement à celui des furets et de l’homme. De sorte qu’en ajoutant des récepteurs 2A aux embryons des rongeurs, ou en inhibant ceux des embryons de furets, in vivo, les chercheurs ont montré que les souriceaux grandissent avec un cerveau plus gros que d’ordinaire, et les furets avec un cerveau plus petit !
La sérotonine aurait donc bien contribué, au cours de l’évolution, à l’accroissement de la taille du néocortex des mammifères.
L’hormone cérébrale de la socialisation
Quel est l’effet du confinement et de l’isolement social sur le cerveau ?
La réponse ne vient pas des hommes, mais des poissons zèbres ! Des chercheurs de l’Institut Max Planck en Allemagne ont montré que quand ces animaux de laboratoire se retrouvent seuls dans un aquarium, leur cerveau n’exprime plus un gène, le pth2, et son neuropeptide correspondant. Mais, très vite, en moins de 30 minutes, quand un poisson est placé au milieu de ses congénères, le taux de cette hormone redevient normal dans son cerveau, et ce, d’autant plus qu’il a d’«amis» proches de lui dont il sent la présence. Preuve qu’il existerait bien des neuropeptides ou hormones cérébrales associés à la densité de nos congénères dans notre environnement et dont l’absence aurait des effets sur humeur. Reste à identifier ce peptide chez l’homme, ainsi que son rôle précis dans les liens sociaux.
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